Histoire

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La rivière Saint Denis : un quartier historique

En 1774, Honoré de Crémont, ordonnateur de l’île Bourbon de 1764 à 1784, entreprend une réorganisation du plan de Saint Denis. La croissance anarchique des quartiers populaires impose alors de nouvelles limites à la cité. Il charge le chevalier Gustave Banks, arpenteur du Roy, de tracer un nouveau plan, la limite ouest de Saint Denis est constituée par ce qui sera la rue du Rempart en 1861, aujourd’hui la rue Lucien Gasparin.

La rue du Rempart, aujourd'hui rue Lucien Gasparin

La rue du Rempart, aujourd’hui rue Lucien Gasparin

Une vocation industrielle très précoce…

  • En 1777 Crémont fait installer en dehors de la ville, sur la rive droite de la rivière Saint-Denis, des moulins pour moudre le blé, ainsi qu’une boulangerie au pied du rempart. La rivière est en partie détournée vers un canal, le canal des Moulins, qui apporte l’eau nécessaire à ce qui sera désormais le premier quartier industriel de Saint Denis. La rue de la Boulangerie est rebaptisée rue de la République en 1848.
Les vestiges du canal des Moulins

Les vestiges du canal des Moulins

  • Au fil du temps l’équipement industriel du quartier se complète avec l’installation d’une tannerie, d’une usine de transformation de l’aloès, d’un abattoir à l’embouchure, d’une féculerie, d’une distillerie, d’une chocolaterie, et d’une fabrique à tabac dans les années 1920.
 L'ancienne distillerie, rue de la République, face au collège

L’ancienne distillerie, rue de la République, face au collège

Détail de la cheminée de la distillerie

Détail de la cheminée de la distillerie

  • En 1812, un escalier est construit pour faciliter le passage entre le centre-ville et le « bas de la rivière ». Un droit de passage est imposé avec un péage qui laisse son nom à l’ouvrage, « l’escalier Ti quat sous ». Un gardien installé en haut de l’escalier est chargé de la collecte. Le droit de passage est supprimé en 1913.
 L'escalier Tiquat'sous, au centre-ville

L’escalier Tiquat’sous, au centre-ville

 L'escalier Tiquat'sous, au bas de la rivière

L’escalier Tiquat’sous, au bas de la rivière

  • L’escalier permet d’accéder à une petite place où est installée la « fontaine tortue ».

Du Jardin du Roy…au collège Jules Reydellet.

  • Une parcelle, près de la rive droite de la rivière Saint Denis, accueillait un jardin botanique, le Jardin du Roy. En 1762, en raison des crues fréquentes de la rivière, Honoré de Crémont procède à son transfert vers le quartier de la Source, le Jardin du Roy deviendra l’actuel Jardin de l’Etat. L’ancien collège Reydellet, d’abord école primaire, est construit sur cet ancien Jardin du Roy, on y trouve encore aujourd’hui quelques arbres et espèces rares.
 L'ancien collège

L’ancien collège

  • A la rentrée scolaire d’août 2010, le nouveau collège situé à une centaine de mètres de l’ancien, dans la même rue de la République, ouvre ses portes.
Le nouveau collège Jules Reydellet

Le nouveau collège Jules Reydellet

De l’ancien  collège Reydellet à l’Espace Reydellet

L’ancien collège est désormais devenu « l’Espace Reydellet ». Un espace d’accueil et d’animation du quartier du Bas de la Rivière

Et Jules Reydellet ?

Jules Reydellet

Jules Reydellet

« Parmi les hommes dont l’existence a été le plus utile à la colonie, il faut placer le docteur Reydellet, chirurgien de la marine de première classe en retraite, chevalier de la Légion d’honneur, conservateur de la vaccine »

E. Noël, introduction à la notice biographique de Jules Reydellet, « Album de la Réunion », illustré par Roussin, 1858.

Chirurgien de marine sous Napoléon Ier, Jules Reydellet s’installe à la Réunion (rebaptisée Bourbon en 1810) à la chute de l’Empire en 1815. Devenu médecin-chef de la colonie, il se consacre à la lutte contre la variole. Il met en place des vaccinations systématiques qui permettent à l’île d’échapper à l’épidémie de variole de 1851 qui sévit à Maurice et qui est transmise par les migrants dont le nombre augmente régulièrement à partir de 1848, dans le cadre de l’économie sucrière. L’épidémie de 1852 touchera cependant la colonie mais l’action du docteur Reydellet limitera le nombre de victimes.

Vous avez dit « Jules » ?

Le docteur Reydellet, chirurgien de marine, se prénommait en fait Alexandre Charles Phillipe, c’est du moins ce qu’indique les archives de médecine navale dans un « Répertoire bibliographique des travaux des médecins et des pharmaciens de la marine française 1698 -1873 « , publié en 1874.

 Le répertoire bibliographique des travaux des médecins et pharmaciens de la marine française

Le répertoire bibliographique des travaux des médecins et pharmaciens de la marine française

 La page 216 du répertoire

La page 216 du répertoire

On a pensé également que Jules Reydellet était le nom d’un ancien maire de la ville de Saint Denis. Le collège, d’abord école primaire, date des années 1950, Jules Reydellet fut bien maire de Saint Denis mais du 9 avril 1968 au 15 juin 1969, si l’on en croit l’ouvrage de Mario Serviable Les maires de Saint Denis, Edition ARS, Terres créoles.